(Le 1er Septembre)
Il y a sept jours j’ai posé mes bagages dans mon appartement New Yorkais après un été au cours duquel j’ai voyagé d’une ville où l’on entre dans le métro sans franchir de tourniquet (Berlin, étonnant mélange de responsabilité individuelle et de liberté) à un pays où des vigiles armés d’Uzi vous fouillent à l’entrée des centres commerciaux (Israël, société fascinante rongée par la guerre), en passant bien sûr par ma ville, Paris, reine de beauté et de cynisme.
À l’orée de mon quatrième semestre au Hunter College et alors que ces différentes expériences voyagent toujours en moi, je redécouvre New York City, ville insensée s’offrant en spectacle à elle-même. Je me sens finalement à point pour écrire et partager. Une anecdote, une sensation, un plan resto, une expression. Amoureux de la Big Apple, bienvenus à bord des Chroniques New Yorkaises by Jonas Pariente.
Je n’en suis plus à mon coup d’essai ici, pourtant c’est toujours la même chose qui me saute en premier aux yeux et à l’esprit : la folle diversité du paysage humain New Yorkais. Les rues de Manhattan sont les allées d’un supermarché de l’Homme et de la Femme, il y en a pour tous les goûts, toutes les couleurs, ils ont même pensé à des trucs qu’on n’aurait pas imaginés.
Le week-end dernier je suis descendu bruncher dans mon quartier (East Village). Autour de moi on pouvait trouver un couple d’Israéliens, la cinquantaine relax ; un tandem de potes, l’un asiatique, l’autre blanc ; un couple de gays ; une tablée de six jeunes femmes commentant probablement la soirée de la veille. Le soir même je passais la soirée avec un groupe de Serbes dans un quartier Grec du Queens.
(Le 2 Septembre)
J’étais parti pour une virée photo, mais la magie de Tompkins Square Park et de l’East Village me fait rester. Je me suis posé à une de ces tables en pierre dans lesquelles sont incrustés des échiquiers.
Quelle atmosphère incroyable. J’ai l’impression que New York est concentrée ici. Nous sommes dimanche et veille de jour férié (« Labor Day »), un calme joyeux baigne dans l’air. Un couple de sexagénaires type cousins de Woody Allen jouent au Gin Rami ; deux beaux mecs jouent aux échecs, la copine de l’un deux est plongée dans son bouquin ; un rastafari à la peau très claire et aux dreadlocks enroulées en turban passe entre les tables, un poste de radio à l’oreille. On lui demande le score du match des Yankees. Ils gagnent.
Un Restaurant:
Momofoku Noodles Bar, au croisement de la 1st Avenue et East 10th St (www.momofuku.com).
Le lieu est minuscule et la moitié des clients sont assis au bar. Ce sont ceux-là qui ont de la chance, car le spectacle offert par les cuisiniers et le Chef (qui goûte tous les plats avant qu'ils sortent) ajoute une dimension à la qualité déjà supersonique du repas. Le Ramen, grosse soupe au miettes de porc frit, petits pois, onions et oeuf poché, est si bon que la salive me coule presque de la bouche au moment où j'écris.
Un Lieu Musical:
Le Rockwood Music Hall, sur Allen St entre Houston St et Stanton St (http://www.rockwoodmusichall.com/).
Ce petit café-concert est sobre et cosy pour mieux laisser la place aux bandes qui se succèdent chaque soir. C'est peut-être du haut de sa niche/régie sonore, que Ken, le patron, renifle les talents comme ça. En tout cas, pour un verre de vin ou un whisky en écoutant de talentueux inconnus, le Rockwood est une valeur sûre.
Une Photo:
Mon amie Nikki, à Williamsburg, Brooklyn, Mai 2007.